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Libération
Portrait

Un scrutin à quatre inconnues

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publié le 28 mars 2006 à 20h45

Ehud Olmert, premier ministre israélien, 61 ans

Le successeur ferme et pragmatique

L'air avantageux, le port altier, Ehud Olmert plastronne volontiers, cigare au bec. Que ce soit dans les travées du stade de Jérusalem où il défend le Betar ou dans les cocktails mondains. Ou encore lorsqu'il assomme ses adversaires du haut de la tribune de la Knesset : il ne s'en laisse pas compter, écrasant de sa superbe et de son verbe tranchant ses opposants.

Depuis que l'accident cérébral d'Ariel Sharon lui a ouvert les avenues du poste suprême, il adopte un ton posé, mesure ses propos et entend afficher toutes les apparences de la responsabilité.

Né en 1945 à Benyamina, un village agricole, Ehud Olmert appartient à l'aristocratie «révisionniste», la branche irrédentiste du mouvement sioniste. Avocat de formation, il a été élu à la Knesset en 1973 et a exercé différentes responsabilités ministérielles, avant de devenir pour dix ans (en 1993) maire de Jérusalem, ville qu'il a laissée dans un «état déplorable», affirment ses détracteurs.

Olmert n'est pas un simple «béni-oui-oui» de Sharon, car il aura été, en bien des circonstances, le poisson pilote de son tuteur. C'est lui qui fut l'un des premiers du Likoud à affirmer une politique plus réaliste et à rallier Kadima. Et lui qui accusait Shimon Pérès de vouloir «diviser Jérusalem» sera, peut-être, celui qui mènera à bien, avec le même Pérès, la seconde évacuation, la plus dure, celle de la Cisjordanie. En tout cas, il s'y est déjà engagé.

Jean-L