Les intermittents du spectacle ont été retardés, mais ils étaient là. En début d'après-midi, ils étaient quelques dizaines devant le tribunal de Bobigny pour soutenir «les quatre de la Star Ac», poursuivis pour violences lors de l'intervention sur le plateau de l'émission en décembre 2003. Après l'annonce du report du procès en septembre, les troupes ont rejoint hier le cortège anti-CPE. Place de la Bastille, une large banderole accrochée à la façade de l'Opéra prévient de la fermeture du lieu. Après trois ans de lutte contre la réforme de leur système d'indemnisation chômage, cette présence dans le cortège est pour eux «tellement logique». «On n'est pas là en soutien, mais parce que le CPE et le CNE seront utilisés dans les entreprises d'audiovisuel et de spectacle, explique Gilda, membre de la coordination des intermittents et précaires. Cette loi et la réforme de notre statut relèvent d'une même logique : la précarisation à outrance sans droits sociaux en contrepartie.» Pour Baptiste, technicien dans le cinéma : «Les intermittents sont depuis longtemps dans un système hyperflexible qui maintenant concerne tout le monde. On entend dire que c'est mieux d'avoir un boulot précaire que pas de boulot du tout. Mais de quel emploi on parle ? Finalement, les difficultés que nous rencontrons depuis tant d'années touchent maintenant la plupart des salariés. C'est normal que l'on se retrouve ensemble pour manifester.»
Pour les artistes et techniciens, «la convergence des luttes» est u