Jérusalem envoyé spécial
La victoire étriquée d'Ehud Olmert et de sa liste née de rien, sinon de l'impatience d'Ariel Sharon face aux ruades de son propre parti, le Likoud, laisse un pays perplexe. Mais non désemparé. Ce n'est certes pas le «bouleversement» de 1977, qui vit Menahem Begin et la droite balayer les travaillistes. Ce n'est pas la victoire tranquille de Sharon en 2001, ni celle, triomphale, de 2003. C'est, tout de même, un «tremblement de terre de 4,5 sur l'échelle de Richter», à en croire Yoël Marcus, éditorialiste de Haaretz. Séisme mineur qui attend ses répliques inévitables.
Car les leçons à tirer du scrutin du 28 mars ne sont pas négligeables. D'abord, il a signifié l'écroulement de la droite nationaliste et religieuse, des rêves «de gloire et de sang» de l'utopie messianiste du Grand Israël et de l'occupation du peuple palestinien. Israël se retirera donc, dans les quatre ans à venir, à l'ouest de la barrière de sécurité, en tentant de préserver des blocs de colonies. «Non, ce n'est pas un véritable changement», réplique l'écrivain d'extrême gauche Yitzhak Laor à Libération, «tout au plus le passage des cartes de l'occupation à celles de la ghettoïsation des Palestiniens. La majorité d'Israël veut la paix, mais non des Arabes, ils veulent donc un mur pour les cacher.» A quoi répond Zohar Shavit, professeur au département de recherche culturelle de l'université de Tel-Aviv, conseillère à la culture de la ville : «Pour l'heure, je pense que la barrière est néce