Toulouse de notre correspondant
«Je fais ce que je peux.» Informé la veille de ce que son ministre voulait que les lycées soient libres d'accès dès ce jeudi, le proviseur du lycée Bellevue à Toulouse était hier à la première heure à une des entrées de son établissement bloqué par les anti-CPE. A chacune de ses tentatives de négociation, le piquet de grève scande un «Résistance !» plutôt déterminé. Joseph Cilia fait ce qu'il peut, mais il peut peu : une minute pile avant le début des cours, les anti-CPE repoussent tout ce monde vers l'extérieur et cadenassent le portail.
Tentes. Pendant ce temps, les secrétaires de l'administration continuent de répondre au téléphone que l'accès au lycée est «tout à fait libre par l'entrée du chemin de Pouvourville». Celle-là même où le proviseur vient d'être rabroué.
Repoussé lui aussi, le directeur de cabinet du recteur de l'académie répète qu'il n'y aura «pas de violence» et que tout se fera par «le dialogue». Et si le dialogue n'aboutit pas ? «Il ne se fera rien.» Ce qui pourrait se passer ce matin est une autre histoire, sur laquelle Joseph Cilia ne veut pas anticiper : «Je ne sais pas encore lire les journaux du lendemain», confie-t-il. Son bureau domine les pelouses vers l'entrée principale. Là sont encore plantées les tentes où campent les lycéens occupants. Cette entrée de la route de Narbonne est fermement barricadée. «Bellevue occupé contre la précarité», «Medef, ce bahut n'est pas ton fief», proclament deux banderoles. Le climat n'es