Presque imperturbables. Jacques Chirac et Dominique de Villepin continuent à dérouler leur plan de bataille du CPE. Le chef de l'Etat va s'adresser ce soir à 20 heures aux Français lors d'une déclaration solennelle dont il raffole. A cette occasion, il devrait tenter une diversion en invitant syndicalistes ou étudiants à participer très rapidement à une sorte de grand «Grenelle social» avec, au coeur des débats, la question de l'emploi des jeunes. A ces mêmes jeunes qu'il désespère de voir rentrer dans leurs lycées et universités, il envisage de soumettre l'idée d'états généraux. Mais sur la question du CPE à proprement parler, rien. Ni retrait ni suspension, comme le réclament pourtant «en préalable» à toute discussion les organisations syndicales de salariés et d'étudiants. Le duo exécutif est donc loin d'avoir gagné. Casque sur la tête, il continue de ferrailler après presque deux mois de crise.
Ligne dure. Sans surprise, le Conseil constitutionnel a validé hier soir la loi sur l'égalité des chances, qui comporte ce fameux article 8 sur le CPE (lire page 4). Il n'a assorti sa décision d'aucune réserve d'interprétation. De quoi conforter les partisans d'une ligne dure. Chirac peut donc promulguer la loi. Ce qu'il compte faire dans les plus brefs délais, même si la Constitution lui permet de demander au Parlement une seconde délibération de nature à suspendre de fait la loi déjà votée. Il entend ainsi «marquer l'autorité de l'Etat» et éviter à son Premier ministre de perdre