«Tricheur», «menteur», «magouilleur». Les étudiants de l'Unef ne mâchent plus leurs mots et accusent le ministre de l'Education nationale de multiplier les coups bas. Dernier exemple en date : son injonction à faire rouvrir les lycées bloqués. Affichant son souci de ne pas laisser les lycéens rater leur année scolaire, Gilles de Robien avait conseillé mercredi aux recteurs d'académie de faire appel aux forces de police dès la première heure hier matin. Prudent, il avait donné sa consigne oralement.
Compliqué. Devant le tollé des syndicats d'enseignants, des chefs d'établissement et des parents d'élèves FCPE, l'attachée de presse du ministre téléphonait dans la soirée de mercredi aux journalistes pour «expliquer quelque chose de compliqué» : en résumé, Robien n'avait jamais invité les recteurs à faire appel à la police, mais laissait à chacun le soin de trouver la meilleure façon de faire. Quelques instants plus tard, dans un reportage diffusé au 20 heures de France 2, Robien, interrogé à la volée, glissait : «C'est une invention d'étudiants...» Culotté. Dans la matinée, le rectorat de Lille, préférant garder une trace écrite de la consigne ministérielle, l'avait retranscrite noir sur blanc : le ministre «vous invite à saisir directement les autorités de police et de gendarmerie pour obtenir les concours nécessaires à la levée des blocages». Des consignes manifestement contredites hier matin par Nicolas Sarkozy.
Ce zèle de Gilles de Robien n'est pas une première. Visitant la So