Lille envoyé spécial
Surtout ne pas trop en faire. C'est comme ci les socialistes avaient peur de trop s'impliquer dans un mouvement qui les dépasse. Réunis samedi à Lille pour la deuxième édition des «états généraux du projet», le PS a certes redit sur tous les tons son opposition au CPE. Par la voix de son premier secrétaire, François Hollande, il a même osé appeler «à venir aux manifestations de mardi pour soutenir notre exigence d'abrogation». Jusqu'à présent, il se contentait de «soutenir» les opposants au CPE. Certes, les parlementaires socialistes ont promis en déposant une proposition de loi et/ou en amendant celle de l'UMP de «tout faire pour abroger le CPE». Et même le CNE, promulgué par ordonnance le 4 août 2005. Et puis voilà : «Ce n'est pas notre rôle de souffler sur les braises», explique Dominique Strauss-Kahn. «Il n'est pas de notre responsabilité de faire monter la sauce», renchérit Henri Emmanuelli. Pour quoi faire ?, s'interroge à haute voix François Hollande, alors que «la gauche a le vent en poupe» ? Le premier secrétaire voulait dire : «La gauche de gouvernement.» Car, ajoute-t-il, «pour l'extrême gauche, ce ne sera pas facile d'expliquer qu'il faut battre la droite dans la rue contre le CPE et de ne pas la battre dans les urnes».
Voilà pour la stratégie collective. Individuellement c'est tout autre chose. Chacun des présidentiables cherche à figurer comme celui (ou celle) qui cristallisera les espoirs des manifestants d'aujourd'hui. Samedi à Lille, c