Cette fois, ce n'est plus un lapsus, c'est une menace. La semaine passée, face aux députés, la langue de Dominique de Villepin avait fourché. Attendant «la décision» du Conseil constitutionnel, il avait évoqué sa «démission». Hier, répondant à une interpellation de François Hollande, il a prévenu sa majorité, son rival Nicolas Sarkozy et surtout le président de la République, qu'il «tirerait naturellement toutes les conclusions nécessaires» des tractations entre l'UMP et les syndicats. Et qu'il ne laisserait ce soin à «personne d'autre». Sibylline, la phrase était lue. Elle ne doit donc rien au hasard et permet de laisser libre cours à deux interprétations. Premièrement, Villepin laisse penser : «Je reste dans le jeu, aux commandes, prêt à ne pas accepter n'importe quelle proposition de loi.» C'est la version que retenait, hier soir, un conseiller de Matignon. Deuxième interprétation possible : «Si le CPE est abrogé, je quitte mes fonctions.» C'est la version que n'excluait pas, hier soir, un élu très proche de Villepin.
«A sa place». Résultat des ambiguïtés, comme le résume parfaitement le député UMP de la Drôme, proche de Villepin, Hervé Mariton : «Le Premier ministre a mis de la pression dans le système.» A commencer chez ses amis. Sitôt les questions au gouvernement terminées, Georges Tron (Essonne) s'en est allé quérir le verbe villepinien, l'interrogeant sans coup férir : «Tu viens de nous dire que tu vas démissionner ?» Réponse du Premier ministre : «Une phase de discu