Guéret envoyé spécial
Ils sont venus pour voir. Pour jauger l'homme et ses idées. Voir s'il a vraiment changé, s'il est vraiment de gauche. En immersion hier à Guéret (Creuse), Laurent Fabius est venu conquérir de nouveaux galons d'homme d'Etat antilibéral. Tout en cherchant à apparaître comme celui qui incarne au mieux les luttes sociales de ces dernières semaines. Il ne s'en cache pas : «Des millions de gens ont dit non au CPE, je ne vois pourquoi ils diraient oui au libéralisme» lors de la présidentielle.
L'endroit n'est pas mal choisi. Ici, les socialistes sont majoritairement sur la ligne très à gauche du Nouveau Parti socialiste, celui d'Henri Emmanuelli. Après avoir été longtemps un bastion du chevènementisme lorsque l'ex-ministre de l'Intérieur était encore au PS. Surtout, c'est ici même qu'est né le Collectif de défense et de développement des services publics. Ce mouvement désormais structuré nationalement a vu le jour le 5 mars 2005. Plusieurs milliers de personnes avaient alors manifesté dans les rues de Guéret. Présent comme de nombreux élus socialistes, François Hollande, premier secrétaire du PS, avait été accueilli par une volée de boules de neige, lancées par des militants d'extrême gauche, hostiles à la Constitution européenne. Hier, certains d'entre eux étaient autour de la grande table de la salle de délibérations de la mairie.
«Société solidaire». Ils sont une bonne quinzaine de responsables du collectif à faire face à Laurent Fabius, Michel Vergnier, d