Ce fut l'année du quart de finale France-Brésil en Coupe du monde de foot, celle de l'explosion de la navette spatiale Challenger, de la mort de Coluche, du retour de Chirac à Matignon. Et au milieu de ces souvenirs de 1986, Tchernobyl. En France, l'explosion de la centrale ukrainienne et le survol du territoire national par le nuage radioactif ont laissé des traces. Comme dans tous les territoires contaminés, elles ne se voient pas, ne se sentent pas. Mais elles ont durablement contaminé les sols, les végétaux, la nature. Peut-être même les hommes. Des centaines de malades de la thyroïde, persuadés que leur maladie est directement imputable au nuage, se battent depuis cinq ans pour obtenir justice.
Ces malades estiment qu'ils doivent leurs problèmes à la gestion scandaleuse de la catastrophe par les autorités françaises. Au lendemain de l'explosion, celles-ci avaient délibérément minimisé l'impact du nuage radioactif en France. Les bilans publiés à l'époque par le Service central de protection des rayonnements ionisants (SCPRI) se voulaient très rassurants. D'après ce service, la météo nous aurait même aidés à repousser le nuage toxique. Du coup, le gouvernement n'avait pas jugé utile de prendre des mesures prophylactiques. Nos voisins italiens et allemands, eux, n'avaient pas hésité à interdire la consommation de lait et de légumes à grandes feuilles pendant les mois suivant l'explosion.
Le 1er mars 2001, des malades ont décidé de mettre les autorités devant leurs responsabi