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Libération

Téhéran bientôt prêt à dégainer

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Malgré des difficultés techniques, l'Iran pourrait se doter de l'arme nucléaire dès 2008.
publié le 18 avril 2006 à 20h57

«Nous n'avons aucun doute : l'Iran veut l'arme nucléaire.» Sous couvert d'anonymat, l'un des principaux responsables du renseignement français l'affirmait au début de l'année. Les récentes déclarations du président Ahmadinejad sur la maîtrise de la technologie de l'enrichissement ne vont pas rassurer les experts, déjà bien pessimistes. L'un d'entre eux, Bruno Tertrais, membre de la Fondation pour la recherche stratégique, explique : «Mon estimation amène à prendre sérieusement en considération l'hypothèse d'un Iran doté de l'arme nucléaire en moins de trois ans, soit dès la fin 2008, au moment de l'élection présidentielle américaine.» Partageant la même analyse, la chercheuse Thérèse Delpech affirme dans son dernier ouvrage (1) que «cela ne signifie pas pour autant que l'Iran ne doive pas encore faire face à des difficultés techniques». Savoir enrichir de l'uranium à des fins civiles est une chose, fabriquer une bombe atomique en est une autre.

A l'heure actuelle, la République islamique n'en est pas encore capable. Avant de pouvoir déployer une arme nucléaire, Téhéran va devoir résoudre plusieurs problèmes : posséder assez de matières fissiles, puis usiner l'arme afin de pouvoir l'installer sous l'ogive d'un missile. Pour l'instant, les interrogations concernent les matières fissiles. Il existe théoriquement quatre filières d'enrichissement : deux pour l'uranium (à partir d'uranium naturel ou d'uranium faiblement enrichi importé de l'étranger) et deux pour le plutonium (à pa