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Libération

Au sein de la fabrique Ségolène Royal

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La députée PS des Deux-Sèvres esquisse prudemment son programme qui emprunte à la gauche mais aussi au centre droit.
publié le 19 avril 2006 à 20h58

Ni droite, ni gauche, Royal. De plus en plus candidate à la candidature, la députée socialiste des Deux-Sèvres dispose d'ores et déjà d'un programme électoral. Elle le délivre au compte-gouttes, sans doute par peur de déclencher l'ire de ses concurrents socialistes. Adepte de la «cyberpolitique» (elle écrit un ouvrage programmatique avec ses internautes), la présidente de Poitou-Charentes est surtout une redoutable praticienne du «copier-coller». Comme nombre d'hommes politiques. Cette astuce du B.A.BA informatique qui permet, en deux manoeuvres, de piquer tout ou partie d'un texte pour se l'approprier. Pierre Méhaignerie devrait ainsi légitimement lui réclamer des droits d'auteur. En effet, contrairement à ce que ses proches laissent croire, ce n'est pas Ségolène Royal qui a inventé ce qui est devenu son étendard : ses «désirs d'avenir» (1). C'est bien l'actuel président (UMP) de la commission des Finances, proche de Nicolas Sarkozy, qui en est l'auteur. Le député d'Ille-et-Vilaine a utilisé la formule en 1998.

«Ordre juste». Royal n'a pas non plus été chercher bien loin la notion d'«ordre juste», dont elle use lors de chaque prestation médiatique. En fait, l'expression ­ qui dans sa bouche est la synthèse entre la droite (l'ordre) et la gauche (la justice) ­ a été employée pour la première fois par un autre socialiste. En l'espèce, le député de Paris, lieutenant de Dominique Strauss-Kahn, Jean-Christophe Cambadélis, qui l'avait utilisée dans un des éditoriaux de sa lettre S