La Chine a des besoins énergétiques croissants et le Nigeria produit de plus en plus de pétrole. Sur ces bases, les liens entre les deux pays ne cessent de se renforcer. Après le ministre des Affaires étrangères en janvier, le président chinois Hu Jintao s'est rendu hier à Abuja, la capitale nigériane. Pour l'occasion, le département des ressources pétrolières a annoncé que quatre licences d'exploitation seront prochainement proposées à la Chine. En échange, cette dernière s'est engagée à investir 4 milliards de dollars dans les raffineries du pays, des structures obsolètes en voie de privatisation. En janvier, la Chine avait déjà acquis des parts dans une concession pour un montant de 2,7 milliards de dollars.
Voici magistralement illustrée «la stratégie de la petite porte», déployée avec succès par la Chine. Elle consiste à prendre pied dans des secteurs jugés peu attractifs, mais vitaux pour le développement du Nigeria : la téléphonie rurale, l'agriculture ou encore le raffinage. «L'intérêt que les Chinois ont exprimé dans la rénovation de raffineries nigérianes leur permet de prendre pied dans l'aval pétrolier ; ce qui les positionne pour l'amont : l'exploration et la production», soulignait récemment un analyste européen.
Le secteur pétrolier nigérian est dominé par les grandes compagnies occidentales, dont l'implantation date des années 60. Selon Bamanga Tukur, président du groupe des hommes d'affaires de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest, la Chine n'est sans