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Loi Borloo: avis de démolition sociale

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L'amendement Ollier, dans le projet de loi ENL de Borloo, vise à remettre en cause l'obligation pour les villes d'atteindre le quota de 20% de HLM.
publié le 30 mai 2006 à 21h23

Au forceps. La méthode employée par la droite pour vider de sa substance la loi obligeant les villes à atteindre un quota de 20 % de HLM ressemble au passage en force utilisé, en vain, pour le CPE. Tout va se décider à partir d'aujourd'hui, puisque l'Assemblée nationale examine en seconde lecture le projet de loi engagement national pour le logement (ENL), défendu par Jean-Louis Borloo. Comme dans le cas du CPE, le ministre de la Cohésion sociale a longtemps été opposé à cette remise en cause des 20 % de HLM, qui ne figurait pas dans son texte initial. Mais il doit composer avec le groupe UMP, qui dispose du double feu vert de Matignon et de l'Elysée pour torpiller ce niveau de 20 %, via un amendement adopté en première lecture à l'Assemblée, avant d'être retoqué par le Sénat.

Appel. La controverse est vive : car, l'UMP mise à part, l'hostilité à cette initiative rassemble largement. A commencer par les associations oeuvrant dans le domaine du logement ou de l'exclusion, dont ATD Quart Monde, le Secours catholique, les Restos du coeur, la Confédération nationale du logement... Fin mars, elles ont publié dans les quotidiens nationaux un appel mettant en garde les parlementaires contre «l'injustice» que constituerait «la remise en cause» de ce dispositif. L'Union sociale pour l'habitat (USL), qui fédère tous les organismes de HLM (4 millions de logements), a aussi fait connaître son hostilité à toute modification. En janvier dernier, l'abbé Pierre, 93 ans, qui ne sort plus guèr