Ils sont en première ligne pour prévenir la délinquance. Mais également pour contester le projet de loi de Nicolas Sarkozy. Hier, les maires du Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU), réunis en assemblée générale à Saint-Denis, ont inscrit dans leur «manifeste des villes» sorte de profession de foi pour la prévention et la sécurité leur opposition aux principaux points du texte piloté par le ministre de l'Intérieur : ils ne veulent pas d'un pouvoir de sanction, ni participer à la mise sous tutelle des allocations familiales. «Les maires participent au rappel de la règle collective, aux côtés de la communauté des adultes (parents, enseignants, éducateurs, animateurs...), mais ne souhaitent pas que cette compétence s'allie à un pouvoir de sanction. En particulier, ils refusent des compétences déléguées par le procureur de la République et le pouvoir de sanction qui leur serait attribué», indique le manifeste. En matière d'allocations familiales, les maires souhaitent que la mise sous tutelle «continue de relever de la compétence judiciaire».
Ce n'est pas le premier coup de semonce contre le projet de loi qui doit être présenté en Conseil des ministres le 20 juin. «Si je me vois bien en médiateur, je ne me vois pas en père fouettard», indiquait la semaine dernière à Libération Pierre Cardo, député-maire (UMP) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). Mais, hier, l'opposition au projet du ministre de l'Intérieur a pris un tour collectif. Elle émane surtout d'un regroupemen