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Libération
Interview

«Il faut passer à la riposte stratégique»

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publié le 31 mai 2006 à 21h24

Directeur de l'Onusida depuis sa création en 1995, le Belge Peter Piot est le personnage clé de la riposte mondiale contre l'épidémie. Il présente, aujourd'hui, le rapport mondial sur la situation, qui montre que, pour la première fois en vingt-cinq ans, l'épidémie s'est stabilisée.

En rendant publics les chiffres de 2005, l'Onusida annonce que le pic de l'épidémie a été atteint, qu'elle ne progresse plus.

C'est exact. Cela a cessé de croître et nous sommes actuellement sur un plateau. Même si le chiffre mondial a de moins en moins de sens, vu l'éclatement de l'épidémie et ses variations.

C'est-à-dire...

On estime que 38,6 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH, que 4,1 millions ont contracté une infection par le VIH en 2005 et que quelque 2,8 millions ont perdu la vie à cause du sida en 2005. Des chiffres énormes. Mais globalement, on estime que le taux d'incidence du VIH [le nombre de nouveaux cas par an, ndlr] a atteint son point le plus élevé à la fin des années 90. Et, depuis, s'est stabilisé.

Comment l'expliquer ?

On note clairement que, dans plusieurs pays, cette baisse est associée à des changements de comportements et aux programmes de prévention. Ainsi, dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne ­ région où la charge de l'épidémie de sida est la plus élevée ­, les données indiquent que le taux d'incidence du VIH a atteint son point le plus élevé. Même si, je le répète, le nombre de personnes vivant avec le VIH a continué d'augmenter, du fait de la c