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Libération

Montfermeil revit une nuit d'émeutes

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Une bataille rangée a opposé forces de l'ordre et jeunes, dans cette ville qui s'était déjà embrasée en novembre.
par Jacky Durand, Fabrice Tassel et Hakim DJEROUDI
publié le 31 mai 2006 à 21h24

Montfermeil et Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), berceaux des émeutes urbaines de l'automne, ont été marqués par de violents incidents dans la nuit de lundi à mardi. Sept policiers ont été blessés ­ dont un par un fer à repasser jeté depuis une fenêtre ­, et trois jeunes ont été placés en garde à vue à l'issue d'une bataille rangée opposant 250 policiers, dont 150 CRS, et une centaine de jeunes.

Lacrymogènes. A l'origine directe de ces heurts, une opération de police conduite lundi après-midi dans le quartier sensible des Bosquets, à Montfermeil. Alors que les policiers menaient une perquisition au domicile d'un mineur placé en garde à vue pour vol avec effraction, sa mère s'est rebellée et a été conduite au commissariat de Gagny, dans lequel Nicolas Sarkozy s'est rendu hier soir pour apporter son soutien aux policiers. Selon plusieurs témoignages, la mère de l'adolescent a reçu des gaz lacrymogènes.Rencontré hier matin aux Bosquets, Samir (1), 20 ans, raconte la perquisition de lundi : «Ils [les policiers, ndlr] sont venus chez un pote faire une perquisition. Ils l'ont sorti de la voiture, ils l'ont mis dans le hall [de son immeuble], et un policier est venu, il lui a baissé le pantalon devant tout le monde et son frère est arrivé, il leur a dit : "Pourquoi vous lui baissez le pantalon à lui, venez plutôt me le baisser à moi", et c'est parti en patate, ils ont sorti le flashball, et y en a un autre qui a sorti une bombe lacrymogène, et il y avait la mère [du mineur inter