C'était entendu. Le lundi de Pentecôte travaillé devait permettre de financer la solidarité envers les personnes âgées. Mesure de solidarité nationale, avait claironné le gouvernement Raffarin en 2004. En 2005, la bonne idée s'était transformée en cauchemar pour salarié et DRH. 2006 promet la même pagaille. Revue de détail d'un jour férié travaillé, mais pas pour tout le monde...
Je travaille, mais qu'est-ce qu'on fait des enfants ?
Sylviane est directrice d'école maternelle. L'an passé, «plus des trois quarts des enfants étaient absents, dit-elle. On a fait tourner la cantine pour rien. Cette année, on a dispensé tout le monde de cours». Les enseignants sont tenus comme les autres à une journée de travail supplémentaire, mais pas forcément lundi. Selon le ministère de l'Education nationale, l'idée était de «consacrer du temps aux élèves, sans les élèves». Pour Sylviane, ce ne sera pas lundi : «Tout le monde a prévu un truc, on a scindé la corvée en deux demi-journées.»
Aux parents de se débrouiller. Pour ceux qui travaillent, il va falloir trouver où poser les mômes pendant cette journée de «solidarité». D'autant que bon nombre de crèches seront fermées : «Cette journée travaillée n'est pas une mesure "juste" pour le principe de solidarité, tranche la responsable des Zèbres de l'Atlas, une crèche associative parisienne qui emploie huit salariés. L'an dernier, on a tous voté la grève, la mobilisation a été unanime.» Cette année, les 25 enfants inscrits devront laisser leurs dou