Gaza envoyé spécial
Barbe fournie, casque rutilant, il regarde au loin. Le soldat a l'air noble et fier, comme sur toute affiche de propagande militaire. Le visage de la nouvelle police du gouvernement du Hamas s'étale sur un panneau du centre-ville de Gaza, concurrençant les portraits géants des «martyrs». Surmonté de deux drapeaux verts, le poster vante les mérites de la Force exécutive pour le citoyen et la patrie, un bataillon de 3 000 hommes créé par le ministère de l'Intérieur, tenu par le Hamas. Mission officielle : «Donner son sang pour la sécurité du peuple.» Selon le gouvernement, les services de sécurité, composés presque exclusivement de membres du Fatah, refusent d'obéir à ses ordres. Du côté du parti du président palestinien, Mahmoud Abbas, on dénonce une «milice illégale», créée à des fins politiques.
Lance-roquettes. Dans les rues encombrées, les nouveaux policiers se font discrets. Leur déploiement, très visible à la mi-mai, avait entraîné des heurts avec des forces de sécurité liées au Fatah. Les affrontements au fusil mitrailleur et au lance-roquettes avaient provoqué la mort de dix personnes et fait des dizaines de blessés. Hier matin, trois Palestiniens deux sympathisants du Hamas, un proche du Fatah ont encore été blessés lors d'échanges de tirs à Rafah, à la frontière avec l'Egypte. La branche armée du Hamas et trois autres groupes ont par ailleurs menacé d'agir contre les banques palestiniennes qui refuseraient de verser les salaires des fonctionnai