En mettant en garde contre l'«accélération de la spirale de la violence», le président de l'Autorité palestinienne n'a pas gagné le premier prix de poésie mais bien résumé l'impression que tout, c'est-à-dire aussi le pire, peut désormais arriver au Proche-Orient. De ripostes en répliques, les enchères montent rapidement. Pour un soldat enlevé, les Israéliens ont lancé une opération très lourde et très meurtrière à Gaza. Or cela n'a pas retenu le Hezbollah de lancer sa provocation la plus effrontée depuis des années sur l'autre frontière chaude d'Israël, dont, bien sûr, la réplique sera à la mesure du défi. A partir de quel moment passe-t-on d'un «acte de guerre» à une guerre tout court ?
Comme toujours au Proche-Orient, les événements du devant de la scène dépendent de décideurs qui restent dans l'ombre. Le Hamas comme le Hezbollah, au-delà de leurs soutiens militants et populaires, sont soumis à des jeux d'influence étrangers, notamment ceux de Damas et de Téhéran. Mais ces centres restent hors d'atteinte des Israéliens sauf à passer à un conflit d'intensité supérieure qui ne pourrait pas ne pas impliquer l'allié américain. Qui, jusqu'à nouvel ordre, n'a pas donné son feu vert : Condoleezza Rice a appelé Ehud Olmert à la retenue.
On peut imaginer que la riposte d'Israël sera conforme au talion féroce qui est sa norme. Elle montrera une fois de plus son écrasante supériorité militaire. Sans changer le fait que, dans les deux zones dont l'armée israélienne s'est retiré