Jérusalem de notre correspondant
La «ligne bleue», cette frontière tracée par les Nations unies entre le Liban et Israël, s'est brutalement embrasée, hier matin, à l'initiative du Hezbollah. Les miliciens chiites, qui contrôlent le Sud libanais, ont déclenché un tir de roquettes sur toute la Haute-Galilée, alors qu'un commando s'attaquait à une patrouille israélienne entre le village d'Aïta al-Chaab et la ferme collective de Zarit. A l'issue de ce bref engagement, trois soldats de Tsahal ont été tués et deux de leurs camarades capturés. «Les prisonniers ont été transférés en lieu sûr», a immédiatement fait savoir la Résistance islamique, la branche militaire du Hezbollah. L'armée israélienne a vivement riposté, déclenchant une vaste opération combinée en territoire libanais, la plus importante jamais organisée depuis son retrait du pays en mai 2000. Journée noire pour Tsahal, cinq autres conscrits ont péri suite à l'explosion d'un blindé, qui a sauté sur une mine alors qu'il pénétrait au Liban. Des chars poursuivaient hier soir leur incursion de l'autre côté de la frontière, soutenus par l'aviation, l'artillerie et la marine. Et un pont sur le littoral, à quelques kilomètres au sud de Beyrouth, a été bombardé. L'armée a aussi mobilisé une division de réserve (6 000 hommes), laissant penser qu'elle se prépare à une campagne d'envergure.
«Riposte». Le Premier ministre israélien fait porter l'entière responsabilité de l'escalade aux autorités libanaises. «Les événements