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Libération

Un premier bilan déjà très lourd

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Près de 200 morts, des infrastructures ravagées et de graves pénuries après six jours de crise.
publié le 18 juillet 2006 à 22h00

Beyrouth envoyé spécial

Les combinaisons orange et bleu de ses coéquipiers sont au repos, posées sur un brancard. Au centre national des opérations de secours de la Croix-Rouge libanaise, sur les hauteurs de Baabda, à Beyrouth, Roudy reçoit en tee-shirt, avec trois talkies-walkies à la ceinture. Pour cet ingénieur agronome originaire de Jezzine, au Sud-Liban, la facture civile de la guerre aérienne conduite par Israël est déjà «très lourde». 140 morts, selon les estimations de la Croix rouge libanaise (195 selon l'AFP). 84 sorties d'ambulances pour la seule journée d'hier à Beyrouth. «Membres déchiquetés, brûlures, cadavres coincés dans la carcasse de leur maison ou de leur voiture... Ce que nous voyons ne ressemble pas à des frappes ciblées», témoigne le responsable du centre de Baabda. 2 000 volontaires comme lui sont au front humanitaire, 24 heures sur 24, dans toutes les parties du pays.

Sang. A Saïda, un appel d'urgence a été lancé pour faire face à une pénurie de sang. Le président de la Croix-Rouge libanaise, cheikh Sami Dahdah, s'apprête à réclamer un million de dollars d'aide d'urgence. «Les offres d'aide matérielle ne sont pas adéquates, explique-t-il. La destruction systématique des infrastructures, notamment les ponts, empêche de les acheminer.» Selon le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, Israël a déjà infligé des milliards de dollars de dégâts aux infrastructures. Sans donner plus de précision.

Le pilonnage israélien s'acco