Beyrouth envoyé spécial
Des cinq étages du centre commercial de Ghazieh, sur la route qui relie Saïda à Tyr, il reste un amas de béton. Deux roquettes israéliennes ont pulvérisé, mercredi, cet immeuble qui abritait une dizaine de cabinets médicaux, des avocats et des notaires. Bavure ou tir ciblé contre une infrastructure clandestine du Hezbollah qui, dit-on, avait des liens avec une association financière islamique au rez-de-chaussée ? Youssef al-Khalil, l'un des directeurs de la banque centrale, originaire de Tyr, affirme : «S'il suffit d'avoir reçu la visite d'un responsable du Hezbollah pour être pris pour cible, leurs avions peuvent détruire tout le Liban.»
Déluge. La liste des destructions est impressionnante. Une quarantaine de ponts, la plupart des grands axes routiers, les réservoirs d'essence de l'électricité du Liban à Jiyeh, le transformateur de Sibline, l'aéroport international, les usines Liban Lait et Maliban (production de verre)... Plusieurs milliards de dollars, selon le ministre des Finances Jihad Azour. Entre 50 et 100 millions, selon des ambassades. Un grand écart compréhensible : beaucoup de sites touchés n'ont pas encore été inspectés. A ce déluge de béton pulvérisé s'ajoute le manque à gagner : 5 % du PNB sont déjà partis en fumée avec l'arrêt net de la saison estivale, soit une perte au minimum d'un milliard de dollars. Et surtout, un appauvrissement de la population libanaise.
Economiste auprès de la mission de l'Union européenne à Beyrouth, Cha