Tyr envoyé spécial
Objectif Bent Jbeil. Depuis deux jours, le Comité international de la Croix-Rouge veut atteindre cette localité proche d'Israël, épicentre des combats contre le Hezbollah. Une première mission d'évaluation a pu se rendre sur place hier. Elle en ramène le portrait d'une zone où la guerre a tous les droits. «La plupart des villages sont désertés. Des maisons ont été aplaties par les frappes. Les habitants qui restent se terrent. 400 familles ont trouvé refuge dans trois centres près de l'hôpital de Bent Jbeil», confie un docteur libanais.
Dans ces parages, s'aventurer sur les routes est une loterie. Des drones (avions sans pilote) israéliens les survolent en permanence. Des véhicules gisent explosés, avec des cadavres. Les drones ont tiré des roquettes des scooters. Pour rejoindre Tyr, la grande ville portuaire coupée du reste du sud par des tirs de missiles, ceux qui n'ont pas pu partir choisissent l'ultime recours : marcher à pied au péril de leur vie.
A ce rythme, le Liban sud sera bientôt exsangue. Les regroupements de populations effrayées sont en train de venir à bout des stocks dans les villages. Benoît Berger confirme. Ce Français est l'un des responsables de Caritas Liban. «L'un de nos convois a atteint Marjaayoun samedi. Mais lorsque nous avons voulu acheminer l'aide dans les villages, tout avait changé en vingt-quatre heures. Les besoins s'étaient déplacés.» Des localités où tout le monde ou presque s'était retrouvé piégé par les frappe