Et si la droite avait viré à gauche ? Voir des députés de la majorité faire campagne contre la privatisation de GDF, entendre Edouard Balladur plaider contre l'utilisation des stock-options, surprendre des députés UMP se bagarrer contre le Medef au sujet des class actions... Tout cela pourrait relever d'une fiction. C'est la réalité. Mais ces prises de position, parfois opportunistes, compliquent fortement la tâche du gouvernement.
Ce matin, Bernard Accoyer, le chef de file des députés UMP, réunit ses troupes pour tenter d'accoucher d'une position commune sur le projet de fusion entre Suez et GDF. Pour calmer les opposants, le rapporteur UMP du texte, Jean-Claude Lenoir, devrait présenter «une solution alternative à la fusion». Selon des sources parlementaires, seules les activités du secteur concurrentiel du groupe gazier, comme les contrats d'approvisionnement et la gestion du fichier clientèle, seraient «filialisées» en vue d'une fusion avec celles de Suez. Le reste, c'est-à-dire les activités de transport, de stockage et de distribution, resterait dans un groupe public détenu par l'Etat à plus de 70 %. Ce qui éviterait une privatisation.
La fusion Suez-GDF fait tousser
Fallait-il y voir un signe ? Mercredi dernier, jour de l'audition des patrons de Suez, EDF et GDF à l'Assemblée nationale, Pierre Lellouche (UMP) s'était assis à la même table que des députés socialistes. Lorsqu'il posait des questions à Pierre Gadonneix, le patron d'EDF, les députés PS h