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Libération

La fusion Suez-GDF fait bouillir Sarkozy

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La loi que souhaite faire voter Villepin va à l'encontre de celle qu'il a initiée en 2004.
publié le 26 juillet 2006 à 22h05

Sarkozy rumine. Le projet de fusion entre Suez et GDF ne lui plaît pas. La loi que souhaite faire passer le gouvernement lors de la session extraordinaire de septembre n'est pas la sienne. Pire, elle détricote celle qu'il avait fait voter en 2004 lorsqu'il était ministre de l'Economie et qui stipulait que l'Etat ne pouvait descendre en dessous de 70 % dans le capital de GDF. Un reniement en moins de deux ans que ses adversaires politiques ont bien l'intention d'exploiter lors de la campagne présidentielle.

Dans un premier temps, donc, le ministre de l'Intérieur n'a pas usé de son influence pour empêcher la fronde au sein de l'UMP en juin. Son double jeu et ses silences très calculés sur ce dossier ont permis aux parlementaires UMP de développer un argument qui a fait mouche dans l'opinion : l'augmentation des tarifs du gaz est inéluctable dès lors qu'ils ne sont plus contrôlés par l'Etat. Et Sarkozy de se poser en défenseur des consommateurs...

Le texte du gouvernement devait arriver au Parlement au lendemain du CPE. En couvrant la rébellion des députés de la majorité, le patron de l'UMP a de fait organisé le procès de la méthode Villepin et provoqué une crise politique mettant en lumière la faiblesse du Premier ministre. Ce que le président de l'Assemblée, Jean-Louis Debré, a résumé : «Sarkozy veut mettre une deuxième balle dans la tête de Villepin.»

Mais la stratégie du pourrissement a montré des limites. Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont finalement réussi à