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Libération
Éditorial

Paradoxe

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publié le 26 juillet 2006 à 22h05

La canicule rend fou. Cette hypothèse permettrait d'expliquer qu'une bonne partie de l'UMP passe son été à casser les pieds du gouvernement au lieu de profiter sagement du temps de sieste que lui impartissent les institutions. Pendant ce temps, la gauche, atteinte de façon plus classique par le fléau estival, somnole doucement, ce qui est peut-être aussi de sa part une folie douce. Toutefois, plutôt que de ressusciter la théorie des climats, on peut voir dans les turbulences de l'UMP le paradoxe supplémentaire d'un grand pays capitaliste qui affiche le taux le plus élevé au monde de méfiance à l'égard du capitalisme.

Stock-options ou class action, ce n'est pas tout à fait un hasard si les deux sujets qui fâchent à l'UMP portent des noms américains intraduisibles en français courant. Ces deux phénomènes, cruciaux pour le style de régulation américain, font figure de pièces rapportées par rapport aux usages français. Les stock-options font système avec les agiles start-uppers, pas avec les énarques pantouflards. Les class actions sont, elles, la conséquence ultime d'un individualisme juridique volontiers procédurier. Le système américain met ses patrons au régime de la carotte et du bâton, généreux avec les unes et pas trop avare avec l'autre. Le Medef en est, lui, à rêver de carottes sans bâton, mais il est logique que le camp conservateur soit partagé entre ses traditions nationales et le modèle américain (où les stock-options sont en débat après de récen