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Libération

Congo-Kinshasa, un état sans état

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Avant les élections de dimanche, tour d'horizon de la RDC, pays exsangue où la débrouille est un mode de vie forcé.
publié le 29 juillet 2006 à 22h07

Kinshasa envoyé spécial

L'Etat congolais, c'est comme un «sandwich au pain», dit Emmanuel Movay, fonctionnaire à Kinshasa, la capitale de la république démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre). Il paie ­ irrégulièrement ­ les salaires, et puis c'est tout. Tournée en trois étapes de la débrouille érigée en mode de (sur)vie, au moment où les Congolais sont appelés aux urnes.

Sous-équipé, un hôpital en souffrance

L'hôpital Kintambo est le deuxième de la capitale. Prévu pour 500 lits, il n'en compte que 300, faute de moyens. Quand l'électricité est coupée, le générateur prend le relais. En ce moment, il est en réparation. «Si cela arrive pendant une opération, on est rodés, explique le directeur, le Dr Innocent Ngwende, qui s'est spécialisé en gynécologie à Paris. On passe en manuel pour ventiler le patient.» L'hôpital compte quatre bonbonnes d'oxygène, quand il en faudrait une vingtaine. Il n'y a pas de scanner, les radios sont effectuées sur un appareil antique qui servait en dentaire. Tout le reste est cassé, sauf l'échographe flambant neuf. «Mais on n'a ni gel, ni papier à imprimer.» Les patients doivent fournir le film pour les radios. Au labo, les centrifugeuses ne tournent plus. Une centaine de personnes se présentent à l'hôpital chaque jour. Leur famille repart avec une ordonnance pour acheter les médicaments. Comme dit le directeur, «on fonctionne avec les moyens que nous dégageons. Même les balais, nous les achetons».

Les malades sont une di