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Libération
Interview

«Les officiels ne pouvaient ignorer»

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Dick Pound, président de l'Agence mondiale antidopage, à Montréal:
publié le 29 juillet 2006 à 22h07

Le Canadien Dick Pound est le président de l'Agence mondiale antidopage (Ama), basée à Montréal. Le dopage de Landis menace-t-il le cyclisme ?

C'est un désastre pour ce sport. Si l'échantillon B est confirmé, il rejoint les gars qui ont fini 2e, 3e, 4e, 5e, 6e lors du Tour 2005 et se sont fait pincer dans l'enquête en Espagne [opération Puerto sur le dopage sanguin, ndlr]. Il y a une culture du dopage, avec un code du silence parmi les coureurs et les officiels qui ne pouvaient ignorer l'ampleur des mensonges.

Quelle est la part de responsabilité de l'Union cycliste internationale ?

Enorme. L'UCI a refusé d'ouvrir les yeux sur l'étendue du fléau, niant qu'il pouvait affecter non seulement quelques lampistes, mais aussi, on le voit, la tête du peloton. Elle doit changer d'approche si elle veut sauver ce qui peut encore l'être dans le prestige de son sport.

Au-delà du vélo, n'y a-t-il pas une grande hypocrisie du dopage ?

Il existe un déni quasi psychologique de la part de certaines autorités sportives internationales. C'est un peu comme l'alcool. Si la personne ne reconnaît pas son addiction, on ne peut rien faire. Beaucoup jouent encore la politique de l'autruche.

Une allusion à la Fédération internationale de football (Fifa) très réticente à signer le code mondial de l'Ama ?

On ne peut pas être crédible quand on assure qu'il n'y a pas de dopage ou très peu dans le football. C'est un challenge pour le sport le plus populaire du monde. Vu les millions de licenciés, si l'on co