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Libération
Éditorial

Lettre morte

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publié le 7 août 2006 à 22h53

Le projet de résolution proposé à l'ONU par la France et les Etats-Unis représente un honorable compromis entre les positions américaines et françaises sur le conflit libanais. Le problème, pour que celui-ci s'apaise, c'est qu'il s'agit de trouver un compromis fonctionnel (même tacite) entre les belligérants et qu'on ne voit pas très bien comment le premier compromis favorise le second. Le gouvernement libanais, placé depuis quatre semaines entre marteau et enclume, a sans doute le plus à gagner à un cessez-le-feu. En exigeant, simultanément à celui-ci, un retrait des soldats israéliens des zones libanaises, il va au-devant d'un refus des Etats-Unis. Et vide par avance la résolution de sa substance. Mais pouvait-il faire autrement sans exploser ?

Les Américains, qui ne voulaient pas entendre parler voici peu de cessez-le-feu immédiat, ont fini par s'y résoudre. Il est vrai que Bush défend la résolution mais se montre «sceptique» sur ses chances d'arrêter les combats. Pour les mêmes raisons qui font que les Israéliens se réjouissent de ce projet, les pays arabes enragent. Chacun est dans son rôle. Mais pourquoi la France, qui souhaitait se placer en position tierce, a-t-elle pris ainsi le risque de s'afficher d'une manière perçue comme unilatérale par ceux-là mêmes qu'il s'agit de convaincre ? Certes, Chirac a déjà eu des mots très durs pour le Hezbollah et la nécessité de le désarmer, mais aussi contre l'ingérence syrienne prolongée au Liban. Mais, en parrainant une ré