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Libération
Éditorial

Fuite en avant

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publié le 9 août 2006 à 22h54

Au jour 28 de la guerre, le paysage libanais reste désespérant. Le bilan des destructions humaines et matérielles continue inexorablement de grimper, tandis que les espoirs de voir les combats cesser rapidement sont terriblement ténus. Difficile d'envisager que le conflit prenne fin grâce un hypothétique déploiement de l'armée libanaise dans le sud du pays, ou sous l'effet de la résolution que les membres du Conseil de sécurité des Nations unies n'en finissent pas de négocier. La première version du projet de résolution, âprement discutée entre Américains et Français pendant des jours, était tellement déséquilibrée qu'elle n'a même pas été soumise au vote, contraignant les négociateurs à se remettre au travail. Le problème est que, pendant que la diplomatie avance à son rythme d'escargot, le gouvernement israélien a annoncé son intention d'étendre son offensive militaire au Liban. Le Premier ministre, Ehud Olmert, et son ministre de la Défense, Amir Peretz, semblent engagés dans une fuite en avant rendue nécessaire par leur échec dans ces quatre premières semaines de conflit. Ces deux hommes politiques sans grande expérience militaire ont en effet conduit Israël dans une impasse en déclenchant une véritable guerre non déclarée en réponse à la provocation du Hezbollah. Certaines voix encore minoritaires en Israël considèrent même qu'ils sont tombés dans le piège que leur tendait le Parti de Dieu et, derrière lui, Damas et Téhéran. Qu'on en juge : en menant une telle guerre ou