Jérusalem de notre correspondant
Evidemment, ça fait désordre. L'instruction d'envahir massivement le sud du Liban a été donnée à Tel-Aviv au moment même où le Conseil de sécurité des Nations unies s'entendait sur les modalités de la fin des combats. D'impressionnantes colonnes de blindés chargeaient vers les rives du Litani alors que les diplomates se félicitaient de l'adoption de la résolution 1 701. Les affrontements du week-end auront donc été les plus meurtriers depuis le déclenchement du conflit, le 12 juillet. Formellement, le Premier ministre israélien n'a pas violé la lettre de cet accord qui ne devrait entrer en vigueur que ce matin. Ehud Olmert pouvait mettre à profit cet ultime délai de grâce pour déclencher, au tout dernier moment, l'offensive que ses généraux réclamaient à grands cris depuis une bonne semaine. Mais, en agissant de la sorte, Israël a pris le risque de sembler peu sensible à l'esprit de compromis de New York.
Prudence. Longtemps, le gouvernement israélien a hésité avant d'engager profondément le gros de ses unités de combat au Sud-Liban, malgré la faiblesse des pressions internationales. Bien au contraire, l'administration américaine a même pesé, au début du conflit, pour une poussée plus décisive contre un Hezbollah vu à Washington comme un simple supplétif iranien et syrien. C'est plutôt la crainte de se faire lentement aspirer à nouveau dans le bourbier libanais qui a dicté la prudence à des dirigeants israéliens, tous conscients de ce que le pa