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Libération

La trêve à peine entamée, la Syrie repart à l'assaut

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Damas accuse Beyrouth de faire le jeu d'Israël et inquiète le gouvernement libanais.
publié le 18 août 2006 à 22h59

Beyrouth de notre correspondante

Alors que l'armée libanaise se déploie au Sud-Liban et que la trêve entre le Hezbollah et Israël se consolide, un autre front se rallume au pays du cèdre. Depuis trois jours, la guerre des mots a repris entre la majorité parlementaire libanaise et le régime syrien.

C'est le président baasiste, Bachar al-Assad, qui a décoché la première flèche mardi, à l'occasion d'un discours devant l'Union des journalistes syriens. Il a accusé les responsables issus du Mouvement du 14 mars, date d'une grande manifestation contre la tutelle de Damas en 2004, de provoquer une «sédition au Liban, en tentant de faire déposer les armes à la résistance» et de «vouloir sauver le gouvernement israélien». Dès le lendemain, la presse libanaise a répliqué. «Le président Assad aurait dû [...] ouvrir une nouvelle page au lieu de ranimer les rancoeurs du passé», écrivait notamment Al-Safir. Tandis qu'un autre grand quotidien national, Al-Mostaqbal, qualifiait les propos du chef d'Etat syrien d'«appel au meurtre».

Le terme est fort, mais il n'a pas été choisi au hasard. Les «élus du 14 mars» soupçonnent Damas de se tenir derrière la vague d'attentats dont ont été victimes, l'année dernière, l'ancien premier ministre Rafic Hariri, les journalistes Samir Kassir et Gebran Tueni, ainsi que le chef du parti communiste George Hawi. Et certains redoutent que la série noire continue. «Nous sommes toujours obligés de prendre des mesures de