Jusqu'à hier matin, c'était le plus grand squat de France. Par le nombre de ses habitants entre 650 et 700 , il tenait la comparaison avec un village de taille moyenne. Des hommes, des femmes, des célibataires, des couples avec enfants, vivaient depuis 2003 dans le bâtiment F, une grande barre de cinq étages datant de 1961, dans l'enceinte du campus de Cachan (Val-de-Marne). Promise à la démolition, cette ancienne résidence universitaire avait été occupée progressivement par des familles en panne de logement ou des sans-papiers. Une sorte de village planétaire, où cohabitaient une trentaine de nationalités, en majorité des Ivoiriens, des Maliens, d'autres ressortissants d'Afrique subsaharienne, mais aussi des Maghrébins et des originaires de pays d'Europe de l'Est.
Rumeurs. Hier matin, un dispositif policier impressionnant (huit compagnies de CRS, soit 640 hommes, 200 policiers de la Sécurité publique, des dizaines de véhicules, des autobus...) a été mobilisé par le préfet du Val-de-Marne, pour procéder à l'évacuation. Elle a débuté à 9 h 00 et «s'est achevée à 15 h 10», a précisé le préfet Bernard Tomasini, invoquant des risques d'incendie et la vétusté des locaux.
Des rumeurs d'une expulsion imminente circulaient depuis la veille. Ainsi, dès 5 h 30 du matin, un comité de soutien constitué de militants de RESF (Réseau éducation sans frontières), de la LDH (Ligue des droits de l'homme), de syndicats d'enseignants SUD, de représentants du DAL (Droit au logement), «