La chasse à l'électorat populaire a commencé. En faisant sa rentrée politique à Frangy-en-Bresse aux côtés d'Arnaud Montebourg, Ségolène Royal a choisi d'ancrer sa candidature à gauche et de l'inscrire dans les préoccupations des Français les plus défavorisés : la recherche d'un maximum de sécurité, notamment en matière économique et sociale. L'enjeu est de taille dans le duel qui l'oppose d'ores et déjà dans l'opinion à Nicolas Sarkozy. En 2002, Lionel Jospin n'avait recueilli que 12 % des voix de l'électorat ouvrier, Jacques Chirac en obtenant 14 % et Le Pen raflant la mise avec 26 %. Une claque pour l'ancien Premier ministre car, selon Stéphane Rozès, directeur de l'institut CSA, «ce sont les catégories populaires qui font l'élection, et non les classes moyennes, comme on l'a longtemps pensé».
Proches des gens. A huit mois de la présidentielle, la situation semble avoir changé en termes de conquête de voix. Les deux candidats les plus probables de leur campf, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, sont tous deux bien placés dans l'électorat populaire. «Ségolène Royal fait ses meilleurs scores dans cette catégorie, note François Miquet-Marty, directeur des études politiques de l'institut LH2, et Nicolas Sarkozy y fait sa deuxième performance après les artisans et les commerçants.» Ils doivent ces bons résultats au fait qu'ils sont jugés assez proches des gens, qu'ils se présentent avec l'ambition de changer la politique, et que tous deux ont su tenir un dis