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Libération
Interview

«A défaut de le casser, il faut inclure l'axe syro-iranien»

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publié le 22 août 2006 à 23h01

Le politologue libanais Joseph Bahout est actuellement professeur à l'Institut d'études politiques de Paris (IEP).

L'activisme français dans la crise libanaise a-t-il fini par accoucher d'une souris ?

On ne peut répondre à cette question en isolant l'attitude française de tout le contexte de la crise. La France a été prise entre plusieurs contraintes : ne pas se dédire face à la résolution 1559 ­ dont elle est le cosponsor et qui suppose le désarmement plus ou moins autoritaire du Hezbollah ­ et préserver la cohésion du gouvernement libanais qu'elle soutient activement. Elle devait donc prendre en compte le plan Siniora (le Premier ministre libanais, ndlr) sans trop s'éloigner des Américains : cela a donné cette résolution 1701 hybride, floue et surtout très fragile. La force multinationale étant le rouage de base de cette résolution, le contexte régional fait que cette force risque d'être prise en otage en cas d'exacerbation de la tension irano-occidentale.

Ce problème se double du contentieux opposant d'un côté, Jacques Chirac à Damas, en raison de l'assassinat de Rafic Hariri (l'ex-Premier ministre libanais, ndlr), de l'autre, la France au Hezbollah. Cela met ses forces en danger potentiel face à des opérations commanditées par la Syrie et/ou l'Iran. Cela refroidit l'ardeur des Occidentaux et, en premier lieu, de la France à envoyer des forces conséquentes au Liban. Dès lors, la résolution 1701 commence à s'effriter. C'est peut-être ce que les Israéliens attendent s'ils veul