Pierre Lellouche est député UMP de Paris et président de l'Assemblée parlementaire de l'Otan.
L'activisme français au Liban a-t-il accouché d'une souris ?
Dès le début, la France a dit clairement qui était à l'origine de la crise : l'Iran et la Syrie au travers du Hezbollah. Dès le début aussi, nous avons critiqué le caractère disproportionné de la riposte israélienne qui a finalement abouti à renforcer le Hezbollah. Tel-Aviv est tombé dans le piège de Téhéran, car toute cette affaire tournait autour du nucléaire iranien. C'est la raison pour laquelle le président Chirac a tendu une perche à l'Iran. Sur le diagnostic, il n'y a donc aucun reproche à faire à Paris, notamment dans ses efforts pour arriver à un cessez-le-feu. Le déploiement d'une force de l'ONU sans le désarmement d'un Hezbollah plus fort que jamais serait néanmoins un cautère sur une jambe de bois. De trois choses l'une. Ou le gouvernement libanais transforme le Hezbollah en un simple parti, mais il n'y a pas réussi jusqu'ici. Ou nous laissons les Israéliens le faire, mais c'est la pire des solutions. Ou la communauté internationale vient aider le Liban, mais l'idée d'un bras de fer avec le Hezbollah ne suscite pas l'enthousiasme. Personne n'a oublié les attentats de 1983 qui ont visé les contingents américain et français à Beyrouth. Mais ne rien faire signifierait laisser s'installer l'Iran en première ligne du conflit israélo-palestinien. Nous avons donc abouti à cette solution mi-figue mi-raisin, en renforçant