Les justifications officielles n'y changent rien : l'embarras de l'Elysée et du Quai d'Orsay est palpable concernant la crise libanaise. Après avoir été en pointe pour obtenir un arrêt des combats et fait miroiter l'envoi d'un important contingent pour renforcer la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban), la France est accusée de reculer et de s'engager a minima.Cette attitude suscite d'autant plus d'incompréhension que tout au long des négociations sur la résolution 1701, Paris avait mis en avant un engagement futur et significatif pour mieux faire passer ses points de vue.
Dix jours après, force est de constater qu'on en est loin. George Bush lui-même est monté au créneau hier, insistant sur «l'urgence» d'un déploiement et «espérant» que la France, dont les «Etats-Unis et l'ONU attendaient bien plus», s'engagerait davantage. L'absence de toute précision du président américain quant aux règles d'engagement de la force n'est toutefois pas faite pour convaincre Paris, puisque c'est précisément là que le bât blesse. «Pas question de mettre la charrue avant les boeufs en déployant une force au Sud-Liban sans savoir ce qu'elle doit y faire», fait valoir l'Elysée. Paris justifie son attentisme par l'absence de garanties sur «la mission de cette force, ses règles d'engagement et ses moyens», ainsi que sur sa composition, seul un équilibre entre Occidentaux et musulmans permettra d'éviter de donner l'image d'une force «occidentale».
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