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Libération
Saint-Bernard 10 ans

Sans-papiers: Dix ans sans issue

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Le 23 août 1996, l'assaut était donné contre Saint-Bernard. Depuis, rien n'a été réglé comme le montre l'affaire des élèves menacés d'expulsion.
publié le 23 août 2006 à 23h02
(mis à jour le 23 août 2006 à 23h02)

Des prénoms, des visages, des familles, des enfants. C'est, en août 2006, ce qui porte la mobilisation. Rachel et Jonathan, deux lycéens dont la mère congolaise est menacée d'expulsion, prennent la fuite. A Brest, des voisins cachent Patimat, 6 ans, et épaulent sa mère, menacée. A Vincennes, c'est Jeff, 19 ans. Et les 30 000 qui ont déposé une demande de régularisation au titre de la circulaire Sarkozy du 13 juin sur les parents d'enfants scolarisés. Partout en France, autour d'élèves dont les parents sont sans papiers, des solidarités se sont nouées, accompagnées par le Réseau Education sans frontières (RESF), créé en 2004.

A Toulouse, Lyon, Paris. Mais aussi dans des bourgades, comme à Naintré, près de Châtellerault (Vienne), où RESF a vu «un quart des 800 habitants manifester» pour une petite Congolaise, élève de CM1. Avant la fin de l'année scolaire dans les mairies, des élus ceints de leur écharpe tricolore ou des anonymes du quartier ont officiellement parrainé des petits Chinois, Algériens ou Maliens. 116 000 personnes qui, souvent, n'ont jamais milité nulle part, s'engagent à faire de même en signant une pétition de RESF intitulée «Nous les prenons sous notre protection». Quitte à planquer les enfants. Quitte à être hors la loi. Il ne s'agit que d'histoires individuelles, loin du slogan des sans-papiers, scandé il y a tout juste dix ans à l'église Saint-Bernard à Paris : «Le cas par cas, on n'en veut pas !»

Tonitruante.Place de la Réunion, quai de la