Jérusalem de notre correspondant
Lettres ouvertes, pétitions, rassemblements, les initiatives de réservistes se multiplient en Israël depuis le début de la semaine. Un mouvement encore peu structuré, composé pour l'heure d'individus ou de petites phalanges de frères d'armes. La fronde pourrait toutefois rapidement tourner à la révolte alors que les unités de Tsahal continuent de démobiliser. L'état-major et le gouvernement doivent d'autant plus prendre garde aux critiques de leurs citoyens qu'ils ont été envoyés au Liban combattre dans une guerre aux conclusions incertaines. La grogne se nourrit du sentiment de malaise qui domine dans la population civile.
A genoux. Aux premiers jours du conflit, le soutien à l'offensive semble presque total, hormis les réticences de la minorité arabe. Le Hezbollah a provoqué l'escalade en enlevant deux soldats sur le territoire d'Israël, et le pays veut voir la milice chiite à genoux. Les villes du Nord endurent un orage de roquettes pendant un mois quand les réservistes montent au front avec l'intention d'en découdre. Le Premier ministre et son ministre de la Défense sont alors au zénith dans les sondages. Plus personne n'ose reprocher à Ehud Olmert ou à Amir Peretz, les piliers de la coalition gouvernementale, leur manque d'expérience militaire. Fins politiques habitués aux retournements d'opinion, les deux dirigeants semblent toutefois se méfier de cette unité de façade. La société israélienne a changé à grande vitesse au cours des derniè