Jérusalem de notre correspondant
Chaque réserviste israélien semble porter dans sa musette les galons de chef d'état-major, et tout simple soldat se sent les aptitudes d'un stratège. Rien de bien étonnant pour une armée de conscrits qui tous doivent quelques années de leur vie à la défense du pays. Appelés dans l'urgence à servir au Liban, ces soldats d'occasion ont accepté sans rechigner de monter au combat, mais, en l'absence de victoire décisive, les citoyens ont repris leur liberté de parole et les critiques pleuvent, depuis le début de la semaine, sur la façon dont ont été menées les opérations.
Un grand déballage public secoue désormais le pays et ses élites politiques ou militaires. Manque de clarté des objectifs de la guerre, ordres contradictoires, faiblesses logistiques, absence de matériel moderne, la liste des doléances est répercutée de foyer en foyer lors des conversations au portable avec les épouses, époux, ami(e)s, puis lors des retrouvailles en famille, pour finir par déborder dans la rue. Dès lundi, quelques poignées de soldats démobilisés ont pris leurs quartiers sous les fenêtres du Premier ministre pour réclamer sa démission ainsi que celle de son ministre de la Défense et du chef d'état-major.
Dans les échelons supérieurs de l'armée, on serre les dents. Les généraux les plus impliqués dans la campagne libanaise tentent de faire valoir un bilan certes mitigé, mais pas aussi désastreux que leurs hommes semblent le croire. Rien n'y fait. Pour le moment, le s