A Jérusalem
Ce jeune soldat de 21 ans semble plus à l'aise au feu que face aux questions d'un journaliste. Ni nom ni photo ici, sa fonction l'obligeant à conserver l'anonymat : il est membre des forces spéciales de la brigade parachutiste, le Sarayet Tsanranim.
«Dans les unités d'élite, nous avons la chance de rester en groupes constitués et nous sommes tous transférés en même temps vers la même unité de réserve. Ainsi, notre travail est précis. Ces dernières années, nous avons surtout agi à Gaza et en Cisjordanie. Nous avons donc moins préparé l'assaut en terrain ouvert. Bien sûr, nous avons été surpris par la différence de niveau entre l'armée et la réserve. Dans notre ancienne unité, nous avions toujours ce qu'il y a de mieux en termes d'équipement, de renseignement, d'entraînement. Là, nous avons eu trois jours de préparation, juste le temps de régler la visée de nos armes.
«Pour l'équipement, c'était un choc. On aurait cru que les casques dataient de la guerre du Kippour [1973, ndlr]. Nous n'avions que nos gilets d'assaut, aucun sac de transport, aucun pare-balles en céramique. Nous avons tout acheté grâce à l'argent envoyé par les communautés juives de l'étranger. Vous avez l'impression que c'est l'unité qui est chargée de trouver une solution pour pouvoir fonctionner. Avant, nous montions une opération sur ordinateur avec des détails sur le moindre bâtiment, vous saviez où aller et quoi y faire. Là, nous étions face à une photo aérienne vieille de six ans. Quand n