Attendre la «dissipation du brouillard médiatique». Voilà le plan de Laurent Fabius face à Ségolène Royal. Et «on voit un coin de ciel qui se dégage», assure Claude Bartolone, le bras droit de Fabius. Un coin de ciel bleu, parce que l'ancien Premier ministre mise depuis le début de sa campagne sur une ligne politique claire : la reconquête des classes populaires, perdues par le PS lors de l'élection présidentielle de 2002, grâce à une «politique de transformation sociale».
Chez Fabius, on parie que «plus le vote va s'approcher, moins les militants vont se soucier de savoir qui est haut dans les sondages, mais plutôt qui propose quoi», dit un de ses conseillers. Des militants qui sont tout sauf «des supporteurs dans un fan club». Tranquillement, en dépit des sondages, l'équipe de Fabius travaille sa différence avec Ségolène Royal. Lui, clairement à gauche. Elle, blairiste. Lui, politique ; elle, médiatique. Sans oublier, plus discrètement, le problème de la gestion des ambitions de son propre compagnon, François Hollande... «Vous imaginez ce truc terrible, cette critique implicite, dit un fabiusien. Quand il est face à elle, il se dit : "Elle ne fait pas le poids" ? Même dans les meilleures tragédies antiques, on ne trouve pas tous ces ingrédients, le père, la mère, les enfants...»
Et une élection. Les fabiusiens rêvent d'un duel à l'automne entre leur champion et Ségolène Royal. «Ça l'obligerait à faire de la politique. Après