La Rochelle envoyés spéciaux
Au bord des larmes, mais l'arme au pied. Après la séquence émotion, le travail de conviction. Samedi, Jospin a ému les militants, en s'expliquant enfin sur la déroute de 2002 (lire ci-dessous). Un passage obligé, plaident ses amis, attendu depuis quatre ans et demi. Mais aussi une étape qu'ils savent insuffisante pour justifier l'annonce de la candidature de l'ancien Premier ministre en 2007. Jamais Lionel Jospin ne s'était ainsi expliqué depuis son élimination au soir du premier tour de la présidentielle. Et jamais il ne s'était exprimé ainsi publiquement, dans une enceinte socialiste. Alors que Ségolène Royal a joué les médias plutôt que les adhérents, en étant la seule présidentiable socialiste à ne pas se fendre de l'exercice du questions-réponses devant les jeunes pousses du MJS, Lionel Jospin, lui, s'y est plié longuement. Retour sur un week-end où le vrai-faux retraité a joué son avenir à quitte ou double, entre «détermination» à pousser ses feux pour contrer la candidature de la présidente de la région Poitou-Charentes et «lucidité» quant aux difficultés qui l'attendent pour installer, à la hâte, sa candidature.
«Un général battu .» Samedi, Lionel Jospin parle depuis une heure, doctement, quand Magali, une militante, prend le micro : «Camarade, pourquoi es-tu parti ? Es-tu revenu ? J'aimerais que tu me répondes franchement.» Soudain, Jospin se lâche. «Le 21 avril a été une épreuve cruelle, soudaine et inattendue, qui