Pour cette rentrée 2006, comme en 2005, environ 25 000 élèves sont inscrits sur les listes d'attente d'établissements catholiques privés sous contrat. Un chiffre qui pointe la crise de confiance que rencontrent les établissements publics. Témoignages de parents qui, malgré leur attachement à l'école publique, y ont renoncé, ou y songent.
Michel 41 ans, cadre commercial, Montreuil
«Deux garçons frappaient mon fils»
«Quand nous avons emménagé à Montreuil, en 2002, mettre nos enfants à l'école publique était une évidence. Tout a dérapé l'an dernier avec l'aîné âgé de 9 ans. Dans sa classe de CM1, 12 élèves sur 25 suivaient un programme de soutien spécifique aux ZEP. Les enfants n'étaient pas au niveau. Deux garçons particulièrement durs ont pris l'habitude de malmener notre fils, de le frapper. Un jour, on lui a demandé d'aller voler de l'argent à un petit. Vincent a refusé et le garçon a menacé de le démolir. Mon fils n'a rien dit mais cherchait des excuses pour ne pas aller à l'école. Nous sommes allés voir le directeur, qui a sermonné les deux garçons. Mais la situation a empiré, car Vincent a été considéré comme une balance et mis de côté par le reste de la classe. Tous les matins, il se levait et vomissait. Quand nous sommes retournés à l'école, on nous a répondu que les incidents étaient clos et que notre enfant simulait. On s'est sentis complètement lâchés, il y avait une volonté de nier les difficultés. Nous avons retiré Vincent de l'établissement pour l'inscrire à un cours par correspondance en a