C'est l'obsession du gouvernement : faire croire que les revenus les plus modestes sont la priorité de cette rentrée. L'égalité des chances, que «l'école, moyen privilégié de l'ascenseur social», doit promouvoir, selon la formule de Dominique de Villepin lors de sa rentrée politique fin août à Normale sup, est presque érigée en cause nationale. Nicolas Sarkozy utilise plutôt le vocable de «discrimination positive», mais l'ambition de donner plus de moyens à ceux qui ont le moins de chances de réussir est la même. Ceci alors que dans quelques mois un scrutin décisif devrait justement basculer par les votes des électeurs coincés dans cet ascenseur social, ces couches populaires vers lesquelles, à gauche comme à droite, tous les regards se tournent.
Catalyseur. Selon le baromètre LH2-Libération de la semaine dernière, parmi les chantiers prioritaires pour la gauche, le thème de l'égalité des chances a progressé de 9 points, tandis que les préoccupations liées au chômage, tout en restant largement en tête, baissaient de 7 points.
A quelques semaines de son premier «anniversaire», la crise des banlieues de l'automne 2005 apparaît comme le catalyseur de cette prise de conscience des inégalités croissantes entre les riches et pauvres, les habitants des banlieues et ceux des centres-ville, les élèves ayant accès à un certain niveau culturel et les autres, etc. C'est juste après cette crise que l'égalité des chances a fleuri dans tous les dis