On a connu bien des rentrées scolaires lourdes de conflits et émaillées de polémiques, mais, jamais sans doute, la tonalité sous-jacente n'a été comme en cette année à l'angoisse. Suspecté de nourrir la violence et d'engendrer les inégalités, le système scolaire public est soumis à des exigences contradictoires difficiles à réconcilier. La grande peur soulevée par les émeutes des banlieues à l'automne dernier a fait son oeuvre. Certains, chiffres biseautés à l'appui, poussent au sauve-qui-peut. Le gouvernement lance une bouée avec de grands gestes mais sans convaincre les premiers concernés, c'est-à-dire les professeurs. Faut-il le reprocher à ces derniers ou accuser le gouvernement du peu de moyens qu'il s'est donné pour les mobiliser ? Il ne suffit pas de constater que toutes les choses sont liées l'échec scolaire, la violence dans les établissements et hors d'eux, la ségrégation sociale pour savoir comment les dénouer. Les lois sur l'enseignement privé posent les bases d'un enseignement à deux vitesses. La réussite du privé qui serait plus marquée encore s'il n'existait des freins administratifs à son développement consiste à externaliser habilement les nuisances qu'il produit. Mais, si le privé profite des difficultés du public et les entretient, il ne les a pas inventées. Et, en niant trop longtemps un problème comme celui de l'insécurité des élèves, les acteurs de l'enseignement public ont contribué au désarroi de beaucoup de parents amenés à chercher leur salu
Éditorial
Sauve-qui-peut
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par Gérard DUPUY
publié le 1er septembre 2006 à 23h08
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