Pilules de consommation courante ou innovations très chères, antibiotiques ou Viagra, en matière de médicaments, la Chine contrefait tout. Même des vaccins pour protéger les poulets de la grippe aviaire. La semaine dernière encore, la police shanghaïenne a démantelé un réseau qui vendait du faux Tamiflu, le médicament antigrippe du géant pharmaceutique suisse Roche. Plus de 400 kg de pilules prêtes à être mises en vente sur l'Internet ont été saisies. La Shanghai Xidi Pharmaceutical aurait écoulé plus de 600 000 dollars de faux médicaments en quelques mois d'existence... Cette fois, le faux vaccin était inoffensif. Mais l'industrie chinoise du faux pharmaceutique fait des centaines de milliers de morts. Sur son propre marché d'abord, puis chez ceux vers qui elle exporte sa production : ses voisins asiatiques et les pays du Sud en mal de traitements abordables. Cet été, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a tiré la sonnette d'alarme sur les contrefaçons d'artésunate, un médicament contre le paludisme, fraîchement débarquées sur le continent africain.
«En 2001, les faux médicaments ont été reconnus responsables de 192 000 morts en Chine. Le gouvernement chinois a fermé 1 300 usines et enquêté dans 480 000 cas, impliquant des produits d'une valeur estimée à 57 millions de dollars», affirment les auteurs d'un récent article de la revue médicale britannique The Lancet (1). Avec l'Inde, la Chine est considérée comme l'un des plus gros contrefacteurs mondiaux