Marseille envoyée spéciale
Regonflé à bloc. Oublié le petit Nicolas grognon et enrhumé qui regardait Dominique de Villepin sortir de l'eau bronzé et sûr de lui sur la plage de La Baule l'été dernier. Quitté par sa femme, menacé par la popularité montante du Premier ministre, le patron de l'UMP, nerveux, agressif et fragile, n'en menait pas large. Un an après, il affiche une mine insolente et un moral d'acier. Son couple s'est ressoudé, il est resté au top dans les sondages et, à quelques mois de la présidentielle, il s'est débarrassé de tous ses rivaux potentiels à droite. Seule «MAM» semble encore y croire (lire ci-contre). Lors d'un apéritif informel avec la presse vendredi soir, il ne cachait pas son appétit d'en découdre. «Je voulais le parti, je l'ai. Je voulais rester haut dans les sondages, je le suis. Je voulais incarner à la fois le passé et le présent, c'est fait.» L'immense succès de son livre Témoignage (325 000 exemplaires facturés aux libraires, selon lui) a achevé d'enflammer son ego : «C'est du jamais-vu !»
«Je ne sais pas si je serai élu», dit-il avec une gourmandise dans les yeux qui le montre déjà certain de son fait. «Je ne suis pas inquiet, je n'ai pas peur», poursuit-il. Avec ses proches, il compose déjà son futur gouvernement. Comme du temps de Balladur en 1995... Cet homme, qui se décrit comme «solitaire» et ne fait confiance à personne, se méfie encore des chausse-trapes des chiraquiens : «Je reste vigilant.