Londres de notre correspondante
C'est officiel : Tony Blair a finalement cédé à la pression des rebelles de son parti, et annoncé hier après-midi qu'il quitterait son poste de Premier ministre d'ici un an. Même s'il refuse toujours de donner une date précise, il semble probable qu'il démissionne en mai prochain, comme l'a suggéré Jack Straw, le président de la Chambre des communes. La décision de Blair fait suite à deux jours de batailles internes, qui constituent la plus grosse crise travailliste jamais survenue depuis son élection, en 1997.
Cette tempête survient au lendemain de la démission de Tom Watson, le ministre délégué à la Défense, et de six autres hauts fonctionnaires, qui ont demandé, dans une lettre ouverte, que le Premier ministre démissionne immédiatement. Il y a huit jours à peine, Tony Blair avait réitéré son choix de ne pas donner de date précise à son départ, afin de ne pas fragiliser sa position de gouvernant. Initialement, il souhaitait rester au pouvoir jusqu'en 2007 ou 2008, après avoir été élu pour la troisième fois l'an dernier.
«Trahison». Cette annonce pourrait ouvrir la voie du pouvoir à Gordon Brown, l'ambitieux chancelier de l'Echiquier (ministre des Finances), accusé par les proches de Blair d'avoir orchestré la démission des sept rebelles. Deux rencontres hier entre les deux hommes n'ont rien arrangé, le premier ayant apparemment rejeté les demandes du second de démissionner dès Noël. Hier, le camp Blair a accusé Gordon Brown de «trahison»